"Ahmad le terrible" Ahmad Jamal est un
"Ahmad le terrible"
Ahmad Jamal est un superbe pianiste de
74 ans. Les notes de son clavier laissent percevoir une certaine
attention et réflexion, sûrement dû à sa recherche de spiritualité.
Ce n'est donc pas un hasard si son dernier album s'intitule, After Fajr, titre inspiré de la prière que les musulmans font avant l'aube (fajr).
Car depuis 1959, Jamal est converti à l'Islam, qu'il pratique assidûment.
Ahmad Jamal, est un electron libre du jazz, il est méconnu et à la fois célèbre.
En
atteste les déclarations du pianiste Errol Garner, en passant par Keith
Jarret, mais surtout Miles Davis qui déclara dans une interview en
1986, au sujet de celui qu'il avait surnommé: "Ahmad le terrible":
"Ahmad: espace, silence. Toute ma vie, je me suis inspiré de sa sonorité feutrée."
Ahmad Jamal a son style à lui, il
prend toujours tout le monde à contre pieds. Il ne suit jamais la
tendance. Toujours à se balancer entre le be-bop et la
lenteur, le toucher cristallin et les silences.
Mais aussi entre le free jazz et la new soul.
Cette image solitaire, en marge des mouvements, explique son manque de notoriété.
"On croit que l'innovation surgit de
la rupture avec la tradition: Mais l'avant-garde consiste à rattraper
le passé et à le regarder avec des yeux neufs."
Il ne s'agit pas là, de reprises de
morceaux. Non! Ce bonhomme a une perception de la musique beaucoup plus
noble. Mais il s'agit plutôt d'une approche musicale basée sur un
retour de sonorité teintée d'une touche contemporaine.
C'est cette conception de la musique, qui touche toutes les fibres de mon être.
Merci Ahmad.
Moka